Project

Abstract

The Bantu Expansion is not only the principal linguistic, cultural and demographic process in Late Holocene Africa. It has also become one of the most controversial issues in African History. Several generations of linguists, archaeologists, anthropologists, palaeoenvironmentalists, geneticists and many more have tried to answer the question of how the relatively young Bantu language family (ca. 5000 years) could spread over disproportionally large parts of Central, Eastern and Southern Africa, but have almost always done so from a discipline-specific base.

The prevailing synthesis is a model in which the Bantu language dispersal is conceived as resulting from a single migratory macro-event driven by agriculture. However, many basic questions about the movement and subsistence of ancestral Bantu speakers are still completely open and can only be addressed through genuine interdisciplinary collaboration as proposed here. Through this project, researchers with outstanding expertise in Central African archaeology, archaeobotany and historical linguistics will form a unique cross-disciplinary team to carry out together evidence-based frontier research on the first Bantu-speaking settlements south of the equatorial rainforest.

Archaeological fieldwork will be undertaken in parts of the Democratic Republic of the Congo, the Republic of the Congo and Angola that are as yet still unexplored by archaeologists in order to determine the timing, location and archaeological signature of the earliest Bantu-speaking settlers in that region and to establish how they interacted with autochthonous hunter-gatherers. To get a better idea of their subsistence, diet and natural habitat, special attention will be paid to archaeobotanical and palaeoenvironmental proxies, whose study is still in its infancy within Central African archaeological contexts.

Historical linguistic research will focus on the West-Coastal Bantu languages (in terms of Guthrie’s referential classification: B40-80, H10, H30, H42 et L12a) and be pushed beyond the boundaries of vocabulary-based phylogenetics that currently prevails in Bantu classification studies and open up new pathways in the field of lexical reconstruction, especially with regard to the subsistence and land use strategies of ancestral Bantu speakers.

Through external interuniversity collaboration with expert teams archaeozoological, palaeoenvironmental and genetic data as well as phylogenetic modelling will be brought into the cross-disciplinary approach.

In this way, scholars working on different datasets will collaborate directly and tackle together challenging research questions in order to acquire a new transversal view on the interconnections between human migration, language spread, climate change and early farming in Late Holocene Central Africa and to transform the current thinking on the Bantu Expansion.

Résumé

Le projet BantuFirst ou Les premiers bantouphones au sud de la forêt équatoriale : une étude pluridisciplinaire de la migration humaine, de l’expansion des langues, du changement climatique et de l’agriculture ancienne en Afrique centrale (2018-2023)

L’expansion bantoue est non seulement le principal évènement linguistique, culturel et démographique de la fin de l’Holocène en Afrique centrale, mais elle est aussi l’un des sujets les plus discutés en histoire africaine. Plusieurs générations de linguistes, d’archéologues, d’anthropologues, de paléo-environnementalistes, de généticiens, et d’experts de bien d’autres disciplines ont œuvré pour comprendre comment la famille des langues bantoues, qui est une branche relativement jeune du Niger-Congo (environ 5000 ans de profondeur historique), a pu s’installer sur des territoires si vastes en Afrique centrale, orientale et australe. Leur démarche scientifique a cependant été trop souvent mono-disciplinaire.

Actuellement, le modèle le plus largement accepté voit l’expansion linguistique bantoue comme étant la résultante d’un unique macro-évènement migratoire associé à l’agriculture.

Cependant, beaucoup de questions fondamentales sur les premiers locuteurs de langues bantoues, leur mouvement et leur mode de subsistance restent sans réponse et ne peuvent être comprises que par une réelle action interdisciplinaire que nous proposons ici dans ce nouveau projet financé par le Conseil Européen de la Recherche (CER).

Au sein de ce projet, des chercheurs de différents domaines collaboreront sur la zone géographique de l’Afrique centrale dans les domaines de l’archéologie, de la paléo-économie, du paléo-environnement et de la linguistique historique pour former une équipe interdisciplinaire. Ils réaliseront des recherches de pointe concernant les habitats des premiers bantouphones installés au sud de la forêt équatoriale autour d’il y a 2500 ans.

La recherche archéologique sera conduite dans certaines parties de la République Démocratique du Congo (surtout le Bas-Congo et le Bandundu), de la République du Congo, de la République d’Angola et/ou du Gabon dans des secteurs encore inconnus des archéologues afin de comprendre la chronologie, la localisation et la dynamique des premières communautés bantouphones et leur interaction avec les chasseurs-collecteurs préexistants. Afin de mieux comprendre leur mode de subsistance et leur environnement, une attention particulière sera apportée aux données paléo-environnementales et paléo-économiques qui restent peu étudiées dans les contextes archéologiques de l’Afrique centrale.

La linguistique historique se focalisera sur les langues bantoues de la côte ouest (par rapport à la classification référentielle de Guthrie : B40-80, H10, H30, H42 et L12a) et dépassera les actuelles limites de la phylogénétique basée sur le vocabulaire de base, méthode qui reste prédominante dans les études classificatoires bantoues. Elle ouvrira de nouveaux axes de recherches pour la reconstruction lexicale, en particulier par rapport aux stratégies de subsistance et d’utilisation des terroirs par les premiers locuteurs de langues bantoues.

Par le biais d’une collaboration interuniversitaire, des équipes spécialisées en archéo-zoologie, en paléo-environnement, en génétique, ainsi qu’en modélisation phylogénétique seront intégrées dans notre approche pluridisciplinaire.

De cette manière, les chercheurs travaillant sur des données différentes et isolées vont collaborer directement pour se confronter à des questions de recherches pour obtenir une nouvelle compréhension transversale des interconnexions entre migration humaine, expansion linguistique, changement climatique et les débuts de l’agriculture à la fin de l’Holocène en Afrique centrale et révolutionner notre compréhension de l’expansion bantoue.